Le compas, le cercle et le chemin du ciel par Alain Lejeune, collection Les Symboles Maçonniques Maison de Vie Editeur.
Le compas, l’une des trois « Grandes Lumières » de la Franc-maçonnerie, est présent dès l’antiquité, qu’elle soit égyptienne, grecque ou romaine, comme symbole mystérique.
« Les branches du compas sont évoquées dans l’écriture hiéroglyphique de l’Egypte ancienne sous la forme de l’ibis, oiseau du dieu Thot, dieu de la mesure et des nombres. La justesse de son pas permettait de reconstituer les limites des terrains après la crue. »
Si le compas de l’ibis sert à mesurer la terre, il semble que les égyptiens usaient également d’un compas solaire qui aurait servi à la parfaite orientation des pyramides. Il est donc un puissant symbole de justice et d’ajustement. Jusqu’en Chine, le compas accompagne l’acte créateur ou fondateur.
L’auteur confie au lecteur une indication importante quand il envisage le croisement des symboles, comme dans le cas de l’équerre et du compas :
« En effet, utilisé dans toutes les traditions, le croisement des symboles permet d’exprimer des relations difficilement formulables, notamment des relations de créations mutuelles, comme c’est le cas, par exemple, du yin et du yang, de certains polyèdres réguliers ou encore des relations fraternelles des frères en Loge. »
Le croisement évoque en effet la nature serpentine des opérativités qu’elles soient introductives ou terminales, gradualistes ou subitistes.
Le compas est essentiel bien entendu au traitement des tracés, des géométries sacrées ou secrètes qui accompagnent les constructions de pierre comme les constructions célestes. L’auteur développe la question de l’enseignement initiatique par le compas et le cercle qui invite au centre.
« Le cercle de l’apprenti correspond à la formulation des questions vitales auxquelles les compagnons et maîtres ont le devoir de répondre, orientant son regard vers le ciel des causes et le service de l’œuvre.
Le cercle du compagnon est centré sur le devoir de formulation et de construction du temple. »
L’ouvrage, très pédagogique, laisse toutefois les mystères se déployer dans le propos mais aussi dans une iconographie choisie dont nous retiendrons deux images significatives : celle des corps entrelacés de Fu-Xi et Nu-Wa, le couple royal chinois, mi-humain, mi-serpent et une étonnante représentation de l’être royal porteur de la couronne, trouvée au Château de Trakaï à Vilnius en Lituanie.
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