lundi 6 février 2012

Grand Prieuré des Gaules

Histoire du Grand Prieuré des Gaules, « Le Régime Ecossais Rectifié du XVIIIème siècle à nos jours » par Jean-Marc Vivenza, Editions du Simorgh.

C’est un travail nécessaire, une tâche ardue, un défi pour l’historien, que ce livre. Si l’histoire des origines et des premiers développements du Régime Ecossais Rectifié nous sont aujourd’hui bien connus grâce notamment à Robert Amadou ou à l’école de René Guilly, nombre de périodes plus récentes restaient confuses, certains temps agités du XIXème siècle, la période des années sombres du deuxième conflit mondial ou les dernières décennies qui virent le RER, le plus cohérent des systèmes maçonniques, connaître les mêmes aléas que les autres structures.

Le travail de Jean-Marc Vivenza possède un double intérêt. Sa rigueur méthodologique permet d’éclairer les processus à l’œuvre dans l’histoire du régime et de reconstituer la chronologie d’une histoire complexe à travers les organisations et les êtres humains qui les animent. Mais Jean-Marc Vivenza veille à ce que l’intention qui présida à la création du RER par Jean-Baptiste Willermoz, cette intention martinéziste, ne disparaisse pas sous les formes et les vicissitudes maçonniques.

Le Grand Prieuré des Gaules, un Ordre au sens le plus initiatique du terme, fut et veut demeurer l’axe du Régime Ecossais Rectifié, son « âme » au sens où l’entend le forgeron et son esprit à travers la « bienfaisance », dont la charité n’est que l’aspect le plus formel, bienfaisance que Robert Amadou considérait comme l’équivalent de la théurgie chez Martines de Pasqually. Il convient donc de s’interroger sur le sens et l’opérativité de cette bienfaisance.

Jean-Marc Vivenza insiste sur la fonction du Grand Prieuré des Gaules :

« Une certitude doit donc accompagner le lecteur tout au long des pages de cet ouvrage, le Grand Prieuré des Gaules, structure qui a présidé au réveil en France du Régime Ecossais Rectifié au XXème siècle, est engagé, comme le voulurent d’ailleurs ses fondateurs, rien de moins que dans la mise en œuvre de la « science de l’homme », cherchant à construire et édifier, pour ceux qui s’engagent à ses côtés en acceptant de cheminer avec lui vers l’invisible, un destin commun en forme d’invitation à passer « de l’image à la ressemblance » en s’appuyant avec confiance sur les principes du christianisme, ceci pour le plus grand bonheur des âmes de désir en quête de la Vérité et celui de toute la famille humaine au bien de laquelle sont, par définition, consacrés tous ses travaux, unique esprit et identique volonté dans lesquels est d’ailleurs également proposée cette étude historique dont l’objet premier est, évidemment, de contribuer d’abord et avant tout, au rayonnement de l’authentique « Lumière », et d’œuvrer à la Gloire de « l’Être éternel et infini qui est la bonté la justice et la vérité même qui, par sa parole toute puissante et invincible, a donné l’être à tout ce qui existe ». »

Le RER, spécifie, typifie et préserve la doctrine de l’Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l’Univers en son cercle intérieur. Il partage avec cet ordre théurgique en ses manifestations actuelles et avec les nombreux ordres martinistes qui perdurent cet héritage à la fois traditionnel et mystérieux.

Jean-Marc Vivenza met l’histoire en perspective. A distance, les divergences inhérentes aux contractions égotiques des êtres humains apparaissent bien désuètes au regard de l’enjeu. S’il reste un historien rigoureux, il n’oublie pas que dans le domaine de l’initiation, l’histoire n’est d’aucun secours sauf à rappeler l’esprit. Si l’ouvrage ne peut que satisfaire les férus d’histoire maçonnique, de citations en notes, les amoureux de l’initiation chrétienne, trouveront aussi dans ces pages de quoi nourrir leur engagement chevaleresque.

Sommaire :
1er Partie : Des origines au XIXe siècle. I. La Stricte Observance - Le Rite Écossais - Les « Hauts-Grades » écossais - La franc-maçonnerie templière - Le Convent de Kholo (1772) - Le Convent de Berlin (1773) - Le Convent de Brunswick (1775) / II. Jean-Baptiste Willermoz le fondateur du Régime Écossais Rectifié / III. Martinès de Pasqually et l’Ordre des Chevaliers Maçon Élus Coëns de l’Univers / IV. Du rattachement à la Stricte Observance au « Convent des Gaules » (1778) - Constitution des Directoires des IIe, IIIe et Ve Provinces de la Stricte Observance - Les Leçons de Lyon (1774-1776) - Les décisions fondatrices du Convent des Gaules / V. Le Convent de Wilhelmsbad (1782) - La fin de l’illusion templière - La question de la 3e classe secrète de la Grande Profession - Les rituels, la Règle Maçonnique et les Provinces de l’Ordre / VI. Le Régime Écossais Rectifié de la Révolution au XIXe siècle - La Révolution et ses conséquences - L’embellie de l’Empire -L’extinction du Régime en France sous la Restauration - La conservation helvétique de l’Ordre.

2ème Partie : Du réveil au XXe siècle à nos jours. I. Rétablissement en France du Régime Écossais Rectifié (1910) / II. Le Rite Écossais Rectifié au Grand Orient de France - Le « Centre des Amis » - Création de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les colonies - Rupture du Traité de 1911 entre le G.O.D.F. et le G.P.I.H. - Rupture du G.P.I.H. avec la G.L.N.I.&R. / III. Le rôle fondamental de Camille Savoire - Action en faveur du R.E.R. au sein du G.OD.F. - Échec avec le G.O.D.F. / IV. Réveil du Grand Prieuré des Gaules (1935) /V. La Grande Loge Écossaise Rectifiée (1935-1958) - Avant-guerre (1935-1939) - Création par le G.O.D.F. d’un « Directoire Écossais des anciennes Provinces de France » (1938) - Réaction de Camille Savoire à l’initiative du G.O.D.F. - Après-guerre (1946-1958) - Tentative par la G.L.N.F. de captation du 4e grade (1954) - Les Convents internationaux de Genève (1956) et Zurich (1958) / VI. La Convention du Grand Prieuré des Gaules avec la G.L.N.F. (1958) - Apport, par le G.P.D.G., de la régularité rectifiée à la G.L.N.F. - La Convention de 1958 entre le G.P.D.G. et la G.L.N.F. - Scission de la Grande Loge Nationale Française – (Opéra) / VII. Les Grands Maîtres-Grands Prieurs du G.P.D.G. - La réaffirmation des fondements spirituels chrétiens de l’Ordre - Les « Ordres Unis » - Le rayonnement international du G.P.D.G. / VIII. Le retour du G.P.D.G. à son indépendance (juin 2000) / IX. L’édification contemporaine de l’Ordre - De la structuration à la nouvelle Constitution de 2005 - Marcus i.O. Eq. ab Insula Alba -Bruno i.O. Eq. ab Ardenti Corde.

Conclusion : le réveil de la Grande Loge Réunie et Rectifiée.

Appendices : I. Le « Mémoire au duc de Brunswick » de Joseph de Maistre : Renonciation templière et supériorité des mystères du christianisme - II. L’idée de « possession séculaire » sur le Rite Écossais Rectifié - III. Le devenir du Conseil Général de l'Ordre au XXe siècle - IV. Les Grands Prieurés Rectifiés Français au XXe siècle - V. Schéma des filiations des Grands Prieurés Rectifiés Français.

Annexes : I. Traité d’Union entre le G. O. de France et les trois Directoires écossais établis selon le Rite de la Maçonnerie réformée d'Allemagne à L'О. de Lyon, Bordeaux et de Strasbourg (1776) - II. Demande du Directoire de Septimanie, séant à l'O. de Montpellier, tendant à participer au Traité d'Union (1781). - III. Introduction du Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées (1778) - IV. Règle Maçonnique en neuf points (1782) - V. Recès du Convent Général tenu à Wilhelmsbad (1782) - VI. Renouvellement du Traité d’Union avec le Grand-Orient (1811) - VII. Lettres-patentes décernées par le G.P.I.H. à Ribaucourt, Savoire et Bastard (11 juin 1910) - VIII. Charte-patente constitutive du Grand Prieuré des Gaules (23 mars 1935) - IX. Traité d’Alliance et d’Amitié entre le Grand Directoire des Gaules et le Grand Prieuré d’Helvétie (25 juillet 1935) - X. Convention entre la Grande Loge Nationale Française et le Grand Prieuré des Gaules (1958) - XI. Avenant du 21 octobre 1965 à la Convention du 13 juin 1958 - XII. Déclaration de Principes du 8 octobre 1983 - XIII. Déclaration commune du Grand Maître de la G.L.N.F. et du Grand Prieur-Grand Maître National du G.P.D.G. du 10 janvier 1984 - XIV. Jugement rendu le 19 décembre 2001 par le Tribunal de Grande Instance de Paris - XV. Convention entre le Grand Orient de France et le Grand Prieuré des Gaules du 24 avril 2003.

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