Le chœur des Maîtres. Le travail en séminaire de Maîtres. Le rituel d’élévation, par Sophie Perenne, Maison de Vie Editeur.
Sophie Perenne met son expérience et son érudition traditionnelle au service des Maîtres Maçons. Elle conduit des séminaires de Maîtres destinés à approfondir ce grade souvent vécu superficiellement, alors que sa réalisation constitue l’essence même de la Franc-maçonnerie.
« Ces séminaires précise-t-elle, ont pour but d’éviter les blocages devant le troisième degré, d’évoluer sereinement dans ce grade en continuant à développer la faculté – parfois embryonnaire – d’utiliser la méthode symbolique. En proposant un lieu où rassembler en soi l’apprenti et son fil à plomb, le compagnon ouvert aux autres et le maître qui tend à avoir une lecture globale des degrés symboliques, ils préparent ceux qui y participent à occuper de futures charges, à aborder les hauts grades et à tracer les morceaux d’architecture de qualité.
Leur intérêt est d’une part d’entretenir l’envie de progresser grâce à un environnement stimulant, d’autre part d’élargir son point de vue en s’enrichissant des différences pour amorcer des questionnements et dépasser le sens donné précédemment aux degrés et aux symboles. »
Remarquons que ce type de séminaire, absolument nécessaire dans une Franc-maçonnerie en perte de son identité initiatique, peine à s’imposer alors que d’autres courants traditionnels le proposent depuis longtemps, pythagoriciens, martinistes, notamment.
L’ouvrage nous propose quatre parties. La première présente l’organisation et la finalité des séminaires de Maîtres, l’esprit du travail et le processus recherché. La deuxième traite de l’élévation au grade de Maître, que Sophie Perenne distingue judicieusement du titre de « maître-maçon » : « Être maître, c’est avoir son cadavre, sa mort, derrière soi, avoir visité l’intérieur de la terre. Être « maître-maçon » c’est avoir été revêtu de ce titre par l’Obédience. Ne pas faire cette différence reviendrait à estimer qu’il n’y a pas de maître en dehors de la franc-maçonnerie. ». La troisième partie aborde la maître et la maîtrise en répondant, de manière très ouverte, mais rigoureuse, à une série de questions : Qui est Hiram ? – D’après le rituel à quoi reconnaît-on le maître ? – Dans la loge à quoi reconnaît-on le maître ? – Peut-on se reconnaître soi-même comme maître ? – Le maître peut-il transmettre ? Que transmet-il et comment ? – Quel est le sens de l’expression « la parole perdue » ? La parole peut-elle se retrouver ? Que fait le maître de cette parole ? Nous voyons bien tout l’intérêt de ces questions qui permettent de jeter d’autres regards, des regards nouveaux, sur ce que nous croyons familier. La quatrième partie précise certains symboles et expressions et compare les rituels des trois grades, structure et message. La dernière question posée, qui doit être posée, est : Faut-il tuer le maître ?
Ce vrai travail, insistons, ce travail véritablement initiatique, traite des fondements, de la traversée des dualismes, sans laquelle toute initiation est vaine, de la liberté qui constitue l’essence de l’initiation.
Nous ne pouvons que souhaiter que ce type d’initiative, salutaire pour la Franc-maçonnerie, se multiplie. On voit mal en effet comment la Franc-maçonnerie pourrait retrouver son caractère initiatique sans ce type d’effort qui restaure l’opérativité de base du travail de loge.
Maison de Vie Editeur, 16 boulevard Saint-Germain, 75005 Paris, France.