Ernst et Falk. Causeries pour Francs-maçons de Gotthold Ephraim Lessing, traduction et présentation de Lionel Duvoy, collection Petite bibliothèque de la Franc-maçonnerie, Editions Dervy.
Ce document rédigé par Lessing (1729-1781) est un témoignage très intéressant sur un moment de l’histoire de la Franc-maçonnerie allemande et notamment de la Stricte Observance Templière et du Régime Ecossais Rectifié. Il se présente sous la forme de cinq dialogues entre un profane, Ernst, qui sera reçu Apprenti maçon entre la troisième causerie et la quatrième et Falk, Franc-maçon.
Les dialogues interrogent les buts, les fonctions et les réalités d’une Franc-maçonnerie allemande qui, à cette époque, traverse une crise importante.
L’auteur est à l’époque bibliothécaire personnel du Duc Karl Wilhelm Ferdinand von Brunswick (1735-1806), alors Grand Maître de la Stricte Observance Templière. La Franc-maçonnerie allemande est le centre d’une lutte d’influence entre les Illuminés de Bavière de Weishaupt (1748-1830), propagateur des idées révolutionnaires, et les néo-templiers de la S :.O :.T :..
Le Duc Karl Wilhelm Ferdinand von Brunswick craignant les idées révolutionnaires opte pour les propositions du Baron von Hund (1722-1776). En 1782, le Convent de Wilhelmsbad (1782), en signant l’acte de fondation du Régime Ecossais Rectifié allait mettre un terme à ce que Lionel Duvoy désigne avec raison comme une dérive de l’Ordre maçonnique en général. Lionel Duvoy pense que la critique de Lessing, développée dans les « Causeries » et dans les échanges avec le Duc, renforça l’analyse du Duc Karl Wilhelm Ferdinand von Brunswick et contribua aux résultats du Convent. C’était un an après la mort de Lessing.
Les deux dernières causeries révèle un Ernst fraîchement initié et déjà déçu. Les critiques sont de deux ordres, l’un contextuel, particulier à la situation allemande, l’autre général, propre à la démarche maçonnique.
En effet, Lionel Duvoy signale que « la crise de conscience que tout Franc-maçon un tant soit peu impliqué dans la démarche initiatique vit à un moment ou à un autre de son cheminement, apparaît ici en formules claires dans la bouche du nouvel initié. ». Lessing déplore notamment « qu’une organisation universaliste engendre des clans idéologiques ».
Outre l’intérêt historique du document, nous partageons la proposition de Lionel Duvoy quant à ce texte :
« Considérons alors ces cinq dialogues comme un vade-mecum à l’usage des frères qui, un jour, ont à se dévoiler ou qui, dans leur for intérieur, vivent une crise de conscience maçonnique. La fierté d’être le chaînon d’une tradition immémoriale, aussi ancienne, comme l’écrit Lessing, que la société humaine, ne doit pas faire oublier que les travaux maçonniques obéissent à un impératif catégorique commun à tous les Francs-maçons : poursuivre hors du temple l’œuvre qui y a été commencée. »
Editions Dervy, 22 rue Huyghens, 75014 Paris.
Ce document rédigé par Lessing (1729-1781) est un témoignage très intéressant sur un moment de l’histoire de la Franc-maçonnerie allemande et notamment de la Stricte Observance Templière et du Régime Ecossais Rectifié. Il se présente sous la forme de cinq dialogues entre un profane, Ernst, qui sera reçu Apprenti maçon entre la troisième causerie et la quatrième et Falk, Franc-maçon.
Les dialogues interrogent les buts, les fonctions et les réalités d’une Franc-maçonnerie allemande qui, à cette époque, traverse une crise importante.
L’auteur est à l’époque bibliothécaire personnel du Duc Karl Wilhelm Ferdinand von Brunswick (1735-1806), alors Grand Maître de la Stricte Observance Templière. La Franc-maçonnerie allemande est le centre d’une lutte d’influence entre les Illuminés de Bavière de Weishaupt (1748-1830), propagateur des idées révolutionnaires, et les néo-templiers de la S :.O :.T :..
Le Duc Karl Wilhelm Ferdinand von Brunswick craignant les idées révolutionnaires opte pour les propositions du Baron von Hund (1722-1776). En 1782, le Convent de Wilhelmsbad (1782), en signant l’acte de fondation du Régime Ecossais Rectifié allait mettre un terme à ce que Lionel Duvoy désigne avec raison comme une dérive de l’Ordre maçonnique en général. Lionel Duvoy pense que la critique de Lessing, développée dans les « Causeries » et dans les échanges avec le Duc, renforça l’analyse du Duc Karl Wilhelm Ferdinand von Brunswick et contribua aux résultats du Convent. C’était un an après la mort de Lessing.
Les deux dernières causeries révèle un Ernst fraîchement initié et déjà déçu. Les critiques sont de deux ordres, l’un contextuel, particulier à la situation allemande, l’autre général, propre à la démarche maçonnique.
En effet, Lionel Duvoy signale que « la crise de conscience que tout Franc-maçon un tant soit peu impliqué dans la démarche initiatique vit à un moment ou à un autre de son cheminement, apparaît ici en formules claires dans la bouche du nouvel initié. ». Lessing déplore notamment « qu’une organisation universaliste engendre des clans idéologiques ».
Outre l’intérêt historique du document, nous partageons la proposition de Lionel Duvoy quant à ce texte :
« Considérons alors ces cinq dialogues comme un vade-mecum à l’usage des frères qui, un jour, ont à se dévoiler ou qui, dans leur for intérieur, vivent une crise de conscience maçonnique. La fierté d’être le chaînon d’une tradition immémoriale, aussi ancienne, comme l’écrit Lessing, que la société humaine, ne doit pas faire oublier que les travaux maçonniques obéissent à un impératif catégorique commun à tous les Francs-maçons : poursuivre hors du temple l’œuvre qui y a été commencée. »
Editions Dervy, 22 rue Huyghens, 75014 Paris.