Le grade de Compagnon au Rite Ecossais Rectifié de Roland Bermann, Editions Dervy.
On sait le grade de Compagnon bâclé dans la plupart des rites or il est essentiel. Au RER, rite le plus cohérent de la Franc-maçonnerie, il véhicule la métaphysique propre à ce rite et propose une méthodologie nécessaire. L’auteur cerne la nature et l’ésotérisme du grade en puisant dans les sources saint-martiniennes et martinézistes. En étudiant le tablier, les nombres du grade, la pierre cubique, l’épreuve du miroir, les voyages, le rejet des métaux, l’étoile flamboyante et la lettre G, l’auteur met en évidence l’opérativité du grade et l’important travail initiatique auquel est convié le récipiendaire du grade qui conditionne la maîtrise.
Le lecteur appréciera les annexes, fort utiles et notamment celle consacrée au désir :
« Sans entrer dans les thèses complexes de Martines de Pasqually concernant la réconciliation préalable et la réintégration, il est évident que, pour nous, ici, le désir naît de la conscience d’un passé révolu et de la distance existant entre le présent réel et l’avenir espéré. Il se relie, par le déroulement psychodramatique des rituels, à une prise de conscience devant donner naissance à une volonté d’être. Il y a toujours selon Martines de Pasqually, dans cette notion de « désir », l’amorce d’une transformation du moral aux dépens des appétits physiques et matériels. Selon cette théosophie, il existe dans tout être humain un côté divin qui sommeille et qu’il faut réveiller. Métamorphoser ainsi l’homme revient à le régénérer, à le réintégrer peu à peu dans son état primitif ; c’est lui permettre de réaliser cet état parfait auquel doit tendre tout individu et toute société. Pour cela il faut une prise de conscience et une volonté, ce n’est donc pas immédiatement que l’on peut arriver à cet état de perfection, une progression continue est nécessaire. Trop d’erreurs se sont accumulées depuis des siècles, trop de préjugés pèsent sur lui. Il faut laisser la lumière se répandre peu à peu, sinon elle serait trop éblouissante, elle aveuglerait au lieu d’éclairer.
Comme il est d’une rare évidence que le RER est d’essence religieuse, en prenant ce terme dans son acception la plus large possible, nous devons penser que
Ce désir contient une tension vers le sacré et regarde en avant dans la confiance de ce que Dieu a fait pressentir au niveau de la nature de l’homme, ainsi que le rituel nous le remémore en plusieurs passages, finira par s’accomplir si l’homme en montre l’appétence et la volonté effective, mais seulement dans ce cas. »
Un livre excellent.
Editions Dervy, 22 rue Huyghens, 75014 Paris.
On sait le grade de Compagnon bâclé dans la plupart des rites or il est essentiel. Au RER, rite le plus cohérent de la Franc-maçonnerie, il véhicule la métaphysique propre à ce rite et propose une méthodologie nécessaire. L’auteur cerne la nature et l’ésotérisme du grade en puisant dans les sources saint-martiniennes et martinézistes. En étudiant le tablier, les nombres du grade, la pierre cubique, l’épreuve du miroir, les voyages, le rejet des métaux, l’étoile flamboyante et la lettre G, l’auteur met en évidence l’opérativité du grade et l’important travail initiatique auquel est convié le récipiendaire du grade qui conditionne la maîtrise.
Le lecteur appréciera les annexes, fort utiles et notamment celle consacrée au désir :
« Sans entrer dans les thèses complexes de Martines de Pasqually concernant la réconciliation préalable et la réintégration, il est évident que, pour nous, ici, le désir naît de la conscience d’un passé révolu et de la distance existant entre le présent réel et l’avenir espéré. Il se relie, par le déroulement psychodramatique des rituels, à une prise de conscience devant donner naissance à une volonté d’être. Il y a toujours selon Martines de Pasqually, dans cette notion de « désir », l’amorce d’une transformation du moral aux dépens des appétits physiques et matériels. Selon cette théosophie, il existe dans tout être humain un côté divin qui sommeille et qu’il faut réveiller. Métamorphoser ainsi l’homme revient à le régénérer, à le réintégrer peu à peu dans son état primitif ; c’est lui permettre de réaliser cet état parfait auquel doit tendre tout individu et toute société. Pour cela il faut une prise de conscience et une volonté, ce n’est donc pas immédiatement que l’on peut arriver à cet état de perfection, une progression continue est nécessaire. Trop d’erreurs se sont accumulées depuis des siècles, trop de préjugés pèsent sur lui. Il faut laisser la lumière se répandre peu à peu, sinon elle serait trop éblouissante, elle aveuglerait au lieu d’éclairer.
Comme il est d’une rare évidence que le RER est d’essence religieuse, en prenant ce terme dans son acception la plus large possible, nous devons penser que
Ce désir contient une tension vers le sacré et regarde en avant dans la confiance de ce que Dieu a fait pressentir au niveau de la nature de l’homme, ainsi que le rituel nous le remémore en plusieurs passages, finira par s’accomplir si l’homme en montre l’appétence et la volonté effective, mais seulement dans ce cas. »
Un livre excellent.
Editions Dervy, 22 rue Huyghens, 75014 Paris.