mercredi 21 février 2018

Le Miroir d’Isis n° 24



Le Miroir d’Isis n° 24, décembre 2017.

Voici une très belle livraison de la revue dirigée par Clément Rosereau, sans doute la meilleure revue d’hermétisme de langue française.

Sommaire : La Magie d’Henri Corneille Agrippa par Claude Froidebise – La robe du dimanche de Dominique van de Werve – N’oublions pas de sortir la nuit de Rodolphe d’Oultremont – Retour vers le sacré de Catherine Lavelaye – La mystérieuse voix de l’âme de Sully Faïk – Heureux le serviteur qui veille par Eléonore d’Hooghvorst – Théologie et Alchimie : le corps spirituel de Raimon Arola – Les petits enfants de Claude Froidebise – Sainte Hélène de Claude Van Gallebaert – Le Mercure dans tous ses états de Pauline de Merode – etc.

Parmi ces contributions très riches voici un extrait d’une lettre de Louis Cattiaux à Elizabeth d’Hooghvorst :

« Chère Amie, que pensez-vous de cette pensée de Thomas Quincey ? « Nous pouvons regarder la mort en face, mais sachant comme quelques-uns d’entre nous le savent aujourd’hui ce qu’est la vie humaine, qui pourrait sans frissonner (en supposant qu’il en fût averti) regarder en face l’heure de sa naissance ? » En effet, sortir de ce monde n’est pas si terrible, mais y entrer c’est effrayent ! Ce qui est désolant, c’est surtout d’y venir en avance, c’est-à-dire en précurseur, car on a le sentiment de parler et d’agir parmi les sourds et les aveugles, et il faut une grande foi pour persévérer sans faiblir, car tout ce qu’on fait est comme enseveli dans les ténèbres et paraît inutile et vain, même quand on prépare la voie du Resplendissant qui vient. »

Sully Faïk nous introduit à l’œuvre de Lilian Staveley, une mystique exceptionnelle, de notre temps, qui demeure peu connue malgré la publication de trois ouvrages majeurs au Cerf. Dans ces livres, elle restitue ses expériences visionnaires de l’âme. Ainsi à propos de l’extase et de l’union mystique :

« « Les extases inspirent et éveillent l’âme. » Mais il n’y a pas d’extase authentique, tant que notre volonté est en mesure de mouvoir le corps. Dans l’extase, le corps, qui demeure inerte, est inexplicablement déconnecté de la volonté. Bien que contraint à l’inertie, il garde cependant conscience de soi et se sait toujours en vie. S’il ne connaissait pas des moments de douleur, nous l’oublierions totalement. Aucune extase n’est le fruit de la volonté : celle-ci n’a aucune emprise sur elle. L’immensité de l’attraction divine est telle que l’âme souhaite jaillir du corps dont elle donne l’impression d’annuler la gravité. Alors nous connaissons Dieu à travers la partie supérieure de l’âme. Il ne s’agit plus d’avoir la foi (« chose froide et misérable ! »). « Je ne crois plus en Jésus-Christ : je Le possède. » La pure, sainte et incorruptible étincelle divine qui habite l’âme influe sur le cœur de l’homme, sur son intelligence et sur sa volonté, c’est-à-dire sur l’ego de la créature qu’elle visite. Lorsque Dieu prend l’âme de Son feu, l’esprit défaille et meurt… »

La qualité des contributions de cette revue d’Ecriture et Tradition comblera le lecteur.