Joséphin Péladan et la Rose+Croix. Etude historique sur les courants initiatiques rosicruciens de la Belle Epoque autour du Sâr Péladan par Arnaud de l’Estoile, Editions Arqa.
La personnalité de Joséphin Péladan (1858-1918) est difficile à cerner et continuera de nous échapper. Cependant, ce livre dresse un beau portrait de l’homme, de l’artiste, de l’initié dans une époque particulièrement riche pour l’occultisme et l’initiation.
Arnaud de l’Estoile rend compte des relations difficiles du Sâr avec ses pairs, on pense bien sûr à Stanislas de Guaita et la célèbre « guerre des deux roses » et met en évidence une influence certaine, culturelle mais aussi initiatique, qui lui a heureusement survécu.
Nous retrouvons dans ces pages cette Rose-Croix de Toulouse dont on sait si peu. Son frère, Adrien, en détenait la filiation et il initia Joséphin. C’est cette initiation que revendiqua Péladan pour constituer son Ordre de la Rose-Croix Catholique du Temple et du Graal. Quelques filiations hermétistes rosicruciennes se sont maintenues confidentiellement dans des cercles familiaux élargis. Il est possible que les Péladan se soient inscrits dans l’un de ces courants. Joséphin Péladan, catholique peu catholique et hermétiste peu hermétiste, n’en a pas moins laissé dans ses écrits des indices très intéressants sur la connaissance des arcanes.
L’auteur pose la question « de savoir si le Sâr fut un réel initié Rose-Croix ou s’il a mis ses acquis en occultisme uniquement au service de son épopée romanesque et de sa propre gloire. ». C’est évidemment un faux problème, nul ne saurait juger de ce qu’il en est et il faut rappeler qu’à toutes les époques, certains initiés choisissent le tapage pour mieux se cacher. Nous ne suivrons pas non plus l’auteur quand il affirme que « c’est actuellement l’AMORC qui perpétue de façon la plus visible l’héritage de Péladan ». Si l’AMORC a, par opportunisme, relancé des Salons de la Rose-Croix qui n’ont que peu à voir avec l’esprit magnifiquement quichottesque qui animait le Sâr, on ne saurait trouver dans l’AMORC une continuité traditionnelle avec la Rose-Croix de Péladan comme d’ailleurs avec tout autre courant rosicrucien traditionnel. Rappelons que l’AMORC fut une création ex nihilo de Spencer Lewis sans lien avec les courants hermétistes Rose-Croix.
Toutefois, ce livre est intéressant par la synthèse qu’il propose sur un personnage clef de l’occultisme européen et par les documents, notamment l’iconographie, qu’il met à notre disposition dans une belle présentation.
Editions Arqa 29 bd Lise, 13012 Marseille, France.
www.editions-arqa.com/
La personnalité de Joséphin Péladan (1858-1918) est difficile à cerner et continuera de nous échapper. Cependant, ce livre dresse un beau portrait de l’homme, de l’artiste, de l’initié dans une époque particulièrement riche pour l’occultisme et l’initiation.
Arnaud de l’Estoile rend compte des relations difficiles du Sâr avec ses pairs, on pense bien sûr à Stanislas de Guaita et la célèbre « guerre des deux roses » et met en évidence une influence certaine, culturelle mais aussi initiatique, qui lui a heureusement survécu.
Nous retrouvons dans ces pages cette Rose-Croix de Toulouse dont on sait si peu. Son frère, Adrien, en détenait la filiation et il initia Joséphin. C’est cette initiation que revendiqua Péladan pour constituer son Ordre de la Rose-Croix Catholique du Temple et du Graal. Quelques filiations hermétistes rosicruciennes se sont maintenues confidentiellement dans des cercles familiaux élargis. Il est possible que les Péladan se soient inscrits dans l’un de ces courants. Joséphin Péladan, catholique peu catholique et hermétiste peu hermétiste, n’en a pas moins laissé dans ses écrits des indices très intéressants sur la connaissance des arcanes.
L’auteur pose la question « de savoir si le Sâr fut un réel initié Rose-Croix ou s’il a mis ses acquis en occultisme uniquement au service de son épopée romanesque et de sa propre gloire. ». C’est évidemment un faux problème, nul ne saurait juger de ce qu’il en est et il faut rappeler qu’à toutes les époques, certains initiés choisissent le tapage pour mieux se cacher. Nous ne suivrons pas non plus l’auteur quand il affirme que « c’est actuellement l’AMORC qui perpétue de façon la plus visible l’héritage de Péladan ». Si l’AMORC a, par opportunisme, relancé des Salons de la Rose-Croix qui n’ont que peu à voir avec l’esprit magnifiquement quichottesque qui animait le Sâr, on ne saurait trouver dans l’AMORC une continuité traditionnelle avec la Rose-Croix de Péladan comme d’ailleurs avec tout autre courant rosicrucien traditionnel. Rappelons que l’AMORC fut une création ex nihilo de Spencer Lewis sans lien avec les courants hermétistes Rose-Croix.
Toutefois, ce livre est intéressant par la synthèse qu’il propose sur un personnage clef de l’occultisme européen et par les documents, notamment l’iconographie, qu’il met à notre disposition dans une belle présentation.
Editions Arqa 29 bd Lise, 13012 Marseille, France.
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