Arcanes et rituels de la maçonnerie égyptienne de Serge Caillet. Editions
Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.
La nouvelle édition revue et augmentée de ce livre de référence
sur les rites maçonniques égyptiens était très attendue. Serge Caillet est l’un
des meilleurs connaisseurs de ce courant maçonnique et hermétiste complexe. Il
dresse ici un état des faits et des incertitudes, celles-ci plus nombreuses que
les faits tant les intrications rendent parfois illisibles les sources et les
influences. La recherche historique avance mais la reconnaissance des
disciplines associées aux rites, théurgies, alchimies et autres, reste
difficile. Beaucoup de pistes doivent encore être explorées.
Cette nouvelle édition exploite le fonds Gaborria, absent de la
précédente édition, enrichissant ainsi le choix fait par Serge Caillet de
rituels significatifs tant sur le plan doctrinal que sur le plan des praxis. Certains
viennent du rite de Memphis de Jacques-Etienne Marconis, d’autres du rite de
Misraïm. Une partie de l’ouvrage traite des Arcana Arcanorum en certaines de leurs
formes. L’analyse des différentes échelles de grades permet de comprendre les
choix, pertinents ou non, des directions des divers rites ou ordres. Notons que
le rôle des archives dans la vie des ordres initiatiques de manière générale,
dans la vie maçonnique plus particulièrement, est ici encore marquant.
Le morcellement que connaissent aujourd’hui les rites
maçonniques égyptiens est sans doute excessif et engendrera nécessairement une
simplification ou une rectification, cependant Serge Caillet a raison de voir
dans l’agitation qui anime couramment ce courant une véritable richesse :
« Cependant, nous dit-il, si les groupes, les cercles et les ordres dépendent des hommes, les rites qui s’y pratiquent ne leur sont point complètement soumis, et posent les bornes d’un temps et d’un espace sacrés où les symboles s’offrent comme véhicules de l’Esprit. Il y a une réalité spirituelle des rites « égyptiens » qui, depuis la seconde moitié du XVIIIème siècle, se trouve manifestée et entretenue par maintes sociétés, du reste pas toute de forme maçonnique.
Alors que les branches multiples du vieil arbre de Memphis-Misraïm verdoient de par le monde plus que jamais, l’unité rituelle, rêvée par les frères belges, pas plus qu’hier, n’est atteinte. Mais la nécessité qu’elle le soit est discutable. La diversité des Arcanes et rituels de la maçonnerie égyptienne ne fait-elle pas au contraire, sa richesse ? »
« Cependant, nous dit-il, si les groupes, les cercles et les ordres dépendent des hommes, les rites qui s’y pratiquent ne leur sont point complètement soumis, et posent les bornes d’un temps et d’un espace sacrés où les symboles s’offrent comme véhicules de l’Esprit. Il y a une réalité spirituelle des rites « égyptiens » qui, depuis la seconde moitié du XVIIIème siècle, se trouve manifestée et entretenue par maintes sociétés, du reste pas toute de forme maçonnique.
Alors que les branches multiples du vieil arbre de Memphis-Misraïm verdoient de par le monde plus que jamais, l’unité rituelle, rêvée par les frères belges, pas plus qu’hier, n’est atteinte. Mais la nécessité qu’elle le soit est discutable. La diversité des Arcanes et rituels de la maçonnerie égyptienne ne fait-elle pas au contraire, sa richesse ? »
Serge Caillet présente les rituels d’Apprenti, Compagnon, Maître
du Rite de Misraïm et du Rite de memphis, le Tuileur universel des trente-trois
premiers grades du Rite de Memphis (1839) et divers hauts grades comme Sage des
Pyramides (1860), Sublime Maître du Grand Œuvre (1866), Patriarche Grand
Consécrateur, Très Sage Israélite Prince, 70° du Rite de Misraïm, Grand
Inspecteur Intendant Régulateur Général, 77° du Rite de Misraïm avant d’ouvrir
deux dossiers, celui des Arcanan Arcanorum et celui du Rite des Dames.
Evitant la mixité, dans les pas de Cagliostro, divers rites
féminins furent établis dont celui dit de Constant Chevillon ou celui en quatre
grades toujours pratiqué au sein du Grand Sanctuaire Adriatique,
particulièrement intéressants. Serge Caillet fait le choix ici de publier le
très beau rituel de réception d’une maîtresse maçonne égyptienne, probablement
rédigé par Constant Chevillon :
« Or, ce très exceptionnel rituel féminin de la maçonnerie égyptienne montre l’un des vrais visages des rites de Memphis-Misraïm que maints hauts grades masculins ne laissent pas nécessairement entrevoir. Il montre que, malgré les erreurs et les errances, les ombres et les falsifications, les bagarres et les bagarreurs, Memphis-Misraïm est un vrai rite initiatique où peuvent se transmettre encore, et pas seulement à des hommes, la haute science et le grand art.
Ce rituel oublié ne manque pas de beauté.
« La Beauté, dit précisément ce rituel, n’est pas seulement une forme mortelle, elle est faite de bonté, de noblesse, de courage et de sérénité ». »
« Or, ce très exceptionnel rituel féminin de la maçonnerie égyptienne montre l’un des vrais visages des rites de Memphis-Misraïm que maints hauts grades masculins ne laissent pas nécessairement entrevoir. Il montre que, malgré les erreurs et les errances, les ombres et les falsifications, les bagarres et les bagarreurs, Memphis-Misraïm est un vrai rite initiatique où peuvent se transmettre encore, et pas seulement à des hommes, la haute science et le grand art.
Ce rituel oublié ne manque pas de beauté.
« La Beauté, dit précisément ce rituel, n’est pas seulement une forme mortelle, elle est faite de bonté, de noblesse, de courage et de sérénité ». »