Martinésisme, Willermozisme, Martinisme et Franc-maçonnerie de Papus. Editions Amici Librorum.
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L’édition, en 1899, par Chamuel Editeur du livre de Papus, publiée ici en fac-similé par Amici Librorum, ne passa pas inaperçu dans le microcosme de l’occultisme de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Pour la première fois, un auteur tentait de décrire les caractéristiques du « mouvement illuministe » en France. Papus écrit d’abord pour les membres de l’Ordre Martiniste et des ordres ou associations qui lui sont associés, il répond aussi aux critiques parfois violentes contre son mouvement.
Il commence par distinguer et même opposer « la société d’illuminés », « liée à l’invisible par un ou plusieurs de ses chefs » et « la société des francs-maçons » qui « n’est en rien liée avec l’invisible ». Même si la réalité de la scène ésotérique est sans doute plus complexe, même à l’époque de Papus, cette distinction opère et reste valable en certaines de ses observations.
A propos de la Franc-maçonnerie, Papus affirme : « Son Principe d’existence et de durée prend sa source dans ses membres et rien que dans ses membres ; tout son gouvernement se fait de bas en haut avec sélections successives par élection. »
Il poursuit :
« Il suit de là que cette dernière forme de fraternité ne peut produire pour fortifier son existence que les chartes et les papiers administratifs communs à toute société profane : tandis que les ordres d’illuminés se réfèrent toujours au Principe invisible qui les dirige. »
Afin d’introduire le lecteur à l’illuminisme, Papus présente succinctement trois personnages et leurs œuvres : Swendeborg, Martinès de Pasqually et Jean-Baptiste Willermoz. Puis, il développe plus longuement la pensée de Louis-Claude de Saint-Martin telle qu’il l’appréhendait.
La partie la plus importante de l’ouvrage porte néanmoins sur le Martinisme contemporain et sur sa place sur la scène ésotérique ce qui conduit Papus a accordé de nombreuses pages à la Franc-maçonnerie. Il affirme maintes fois la volonté d’indépendance du Martinisme et sa spécificité initiatique.
Nous pouvons lire dans les propos de Papus ce qui fonde la situation actuelle du courant martiniste au sens le plus large du qualificatif : sa vitalité, son rayonnement, sa complexité, la multiplication des formes, les interpénétrations favorables ou défavorables avec d’autres courants, notamment maçonniques. Le discours de Papus ne manque ni de panache ni de romantisme, ce serait une erreur de le considérer de façon un peu condescendante car il distille des valeurs fondamentales et quelques principes qu’il convient de ne pas oublier.