Lueurs spirituelles. Notes de mystique
pratique par un disciple de Maître Philippe de Lyon de Jules-Antonin Ravier,
collection Autour de Maître Philippe, Editions Le Mercure Dauphinois.
Jules-Antonin
Ravier est le fils d’Herni Ravier (1842-1911) et Jeannette Lilla-Palletaz (1890-1907).
C’est en 1870 qu’Henri Ravier fit la connaissance de Maître Philippe qu’il
accompagnera jusqu’en 1905, date de la disparition de Philippe. De 1894 à 1903,
Henri Ravier prit des notes pendant les célèbres séances organisées par Maître
Philippe, avec l’autorisation de ce dernier.
Jules-Antoine
Ravier fut baigné depuis l’enfance par la spiritualité de Maître Philippe. Il
passa par l’Ecole pratique de magnétisme et de massage de Lyon avant de
rejoindre les Amitiés Spirituelles de
Sédir.
Les
réflexions rassemblées dans ce livre rendent compte de ce que Jules-Antoine
Ravier a saisi de l’enseignement de Maître Philippe ou de ses actes. Il
souhaite aussi « exposer les principes de la Religion du Verbe » avec
distance et modestie.
La
première partie s’intitule « Notes de mystique appliquée ». Elle
évoque les composants d’un enseignement chrétien dégagé des complications
humaines, simple, direct, radical comme l’entendait Maître Philippe.
«
La science du Christ, dit Jules-Antonin Ravier, n’a pas pour but de faire des
savants discuteurs de formules abstraites, ou des ambitieux qui n’hésitent pas
à bousculer tout le monde pour s’élever et obtenir les meilleurs places. C’est,
au contraire, l’Initiation du Cœur. Son objet est de rendre l’être meilleur, de
le faire aider ses frères, pour que la Vie qui est en eux puisse se développer,
afin qu’elle atteigne ce plein épanouissement en vue duquel ils ont été créés.
En
étant serviteur de l’Amour, on sert la Vie. »
Au
cœur de ce procès spirituel exigeant se trouve le don, le don sans réserve qui
accompagne un total détachement. L’attention aux « petites choses »
ouvre aux « grandes choses ». C’est un christianisme du quotidien qu’a
laissé Maître Philippe, de l’ajustement permanent aux choses de Dieu, petites
et grandes, attention qui conduit à la connaissance de soi-même, à l’accueil de
l’autre et se constitue en véritable initiation spirituelle. Il s’agit bien de
se dépouiller du vieil homme pour laisser toute la place au Christ.
La
seconde partie traite des « Notes de mystique pratique ». Elle étudie
les principes d’une alchimie des énergies à l’œuvre dans la vie quotidienne et
dessine une métaphysique du quotidien. Un exemple avec ce que l’auteur intitule
« formule magistrale » :
« Si
tu veux produire un grand mouvement, une grande chose, sache réunir les
éléments, les forces, les idées les plus disparates… et mets-les en opposition !
Exemple :
Si tu mets du feu avec du feu, tout continue à briller.
Mais
si tu mets du feu avec de l’eau, tu
produits l’ébullition, le feu et l’eau se changeront en vapeur, etc.
Oppose
l’air au feu, tu produiras la flamme.
Oppose
le feu à la terre, tu libéreras les
principes vitaux qui amèneront des désordres psychiques. Oppose l’eau à la terre, tu obtiendras l’activité
des principes qu’elle renferme, etc.
Mais
que tout ceci soit fait en parties égales et en proportion de forces.
Conclusions :
Si tu veux produire un mouvement, ne crains pas l’opposition franche, car l’opposition
simulée n’est que charlatanisme.
Un
adversaire sincère et franc est un ami. »
Ce
livre, profond et rigoureux, permet de comprendre comment l’enseignement de Maître
Philippe a pu bouleverser les martinistes rassemblés autour de Papus. Bien des
aspects déclinés dans ces pages font écho à la théosophie de Louis-Claude de
Saint-Martin telle qu’elle était entendue à la Belle Epoque.
Editions Le Mercure Dauphinois, 4 rue de
Paris, 38000 Grenoble, France.