Le Miroir d’Isis n°21, Hiver
2014-2015.
Dans cette revue de haut niveau qui allie Ecriture et Tradition,
le sommaire est toujours particulièrement riche, c’est encore le cas avec ce
numéro.
Eléonore d’Hooghvorst reprend la publication des lettres échangées
entre les deux grandes figures de l’hermétisme que furent Emmanuel d’Hooghvorst
et Louis Cattiaux. Les extraits soigneusement choisis sont présentés sous la
forme d’une conversation à bâtons rompus.
On y relève cette remarque lucide de Louis Cattiaux :
« L’ennui des sociétés fermées, c’est qu’elles reçoivent des
profanes qui le demeurent avec l’idée qu’ils sont initiés, tandis que
l’Ecriture recrute les prédestinés sans barrière partout où ils sont et où elle
est. »
Mais le grand intérêt de ces échanges sont de nature alchimique,
soit qu’ils abordent certains aspects ou temps de l’œuvre soit qu’ils
démontrent un rapport alchimique permanent à la vie dans leur quotidien.
S’exprime aussi le sentiment d’impuissance face à un monde en décomposition.
Claude Froidebise revient sur l’étude de la Torah pour mettre en
garde contre l’érudition qui assèche et appeler à une instruction vivante quand
nous devenons capables, suivant en cela le Zohar, de « s’occuper de la
Torah jour et nuit ». Claude Froidebise propose au lecteur des extraits du
Zohar commentés par Emmanuel d’Hooghvorst dont cet extrait :
« Lorsque les commentateurs ne sont plus véritablement des
connaisseurs, qu’ils n’ont plus accès aux voies de la cabale, et qu’ils commentent
selon leurs propres pensées, vient la décadence des religions. Cela est opposé
à ceux qui tirent de la Torah de nouveaux trésors, c’est-à-dire qui commentent
en connaissance de cause. Rappelons-nous toujours la signification du mot
enseigner en hébreu : c’est répéter, présenter toujours la même vérité
sous d’autres voiles. »
Nous retrouvons avec bonheur dans cette livraison Mohammed Taleb
qui explore « quelques résonances néo-platoniciennes et
hermético-alchimiques dans l’écologie contemporaine ». Il repère deux
modes de présence du néoplatonisme et de la tradition hermético-alchimique dans
l’écologie, le romantisme et l’humanisme cosmique : « La première est
une influence directe, la seconde est une influence par médiation. Et c’est la
seconde qui domine largement. » Le romantisme, qui fut aussi « un
art, une science, un agir politique, une éthique, une architecture, une
théologie, une médecine » devient alors un médiateur, « un formidable
courant civilisationnel d’opposition à ce que le sociologue Maw Weber a nommé « le
désenchantement du monde » et la « modernité capitaliste ».
Après avoir fait l’éloge de l’âme du monde dont l’abandon par nos
sociétés de la consommation s’avère porteur de désastres, Mohammed Taleb nous
invite à rétablir une alliance entre Psyché et Gaia.
Claude Van Gallebaert s’intéresse à la vie et à l’œuvre du
philosophe néo-pythagoricien et thaumaturge Apollonius de Tyane.
Au sommaire de ce numéro illustré de peintures et dessins de Louis
Cattiaux, nous trouvons encore : le
rayon lumineux de C.R. – Un texte de
P. Nommès sur le Guématrie de A.A. – Aperçu
sur le taoïsme de Catherine de Laveleye – isis selon Dom Pernety ou Isis alchymique de C.R. – E de Delphes par André Charpentier – Histoire d’un arbre pas comme les autres
de Ghislaine Steenseels et toujours les poèmes, contes, légendes, prières et
chroniques.
Contact : Clément
Rosereau, 54 bis rue d’Angleterre, F-59870 Marchiennes, France.