Le Grand-Orient de France et les rites maçonniques
égyptiens
Lorsque le Grand Orient de France profitant de la
confusion de la scène maçonnique égyptienne avait relancé il y a quelques
années en son sein un rite maçonnique égyptien, nous avions parlé d’une « O.P.A. »
sur une tradition dont le Grand Orient, qui s’interdit statutairement des
recherches dans le domaine de l’hermétisme, fondement et finalité des rites
maçonniques égyptiens, ignore tout.
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que la
dérive annoncée se concrétise.
Lors de débats récents au sein de commissions
paritaires du Grand-Orient de France, une position très réductrice est apparue
puisque le Grand Orient de France demande aux obédiences maçonniques
égyptiennes qui voudraient passer un accord avec le Grand Orient d’adopter
l’échelle en 33 grades dite de Yarker.
Cette échelle a toujours été considérée comme
ridicule du point de vue traditionnel et opératif par ceux qui connaissent la
nature et la spécificité des rites maçonniques égyptiens. Elle est une de ces
« terribles simplifications », introduites par des personnes
ignorantes, qui nuisent à la scène initiatique occidentale en voulant imposer
leurs vues étriquées contre leur propres valeurs affichées de tolérance, de
laïcité ou de liberté.
Le Grand Orient de France est devenu le promoteur
d’une pensée unique maçonnique anti-traditionnelle particulièrement toxique
pour le procès initiatique mais il est vrai que l’initiation n’est pas le
premier souci de l’appareil politique et administratif du Grand Orient au grand
dam d’une majorité de ses membres. Il suffit de constater le pourcentage anormalement
élevé d’apprentis du Grand Orient qui ne deviendront jamais maîtres dans le
cadre de cette obédience préférant renoncer ou chercher une obédience plus
respectueuse des philosophies initiatiques.
Les obédiences maçonniques égyptiennes, qui par
souci de reconnaissance de la part d’une obédience, le Grand Orient de France,
illégitime en matière de tradition maçonnique égyptienne, ou qui, par intérêt
stratégique ou politique, souhaiteraient se plier aux exigences du Grand Orient,
rompraient de fait avec la tradition maçonnique égyptienne, ses valeurs, ses
travaux, sa finalité, sa métaphysique.
Ce n’est certes pas la première fois dans l’histoire
maçonnique que le Grand-Orient de France porte atteinte à la nature des rites
maçonniques égyptiens. Elle a déjà au 19e siècle contribué à leur
interdiction. Cette fois, l’attaque est plus pernicieuse. En cherchant à normer
de manière réductrice les rites maçonniques égyptiens, le Grand-Orient de
France s’attaque à l’essence même d’une tradition.