Les deux grandes colonnes de la
Franc-maçonnerie par René Désaguliers, collection Renaissance Traditionnelle, Editions
Dervy.
Ce
texte de René Désaguliers, pseudonyme de René Guilly (1921-1992), fut publié pour
la première fois en 1961. Après deux rééditions, il était devenu indisponible, une
quatrième édition, enrichie, s’imposait. René Désaguliers révolutionna la
recherche maçonnique historique en remontant aux sources les plus anciennes
sans se contenter des commentaires plus ou moins appropriés. Son influence sur
la recherche en histoire maçonnique fut considérable et permit de très
nombreuses découvertes par des démarches rigoureuses. Une véritable école d’historiens
prit naissance grâce à son travail exigeant.
Dans
ce premier texte consacré aux colonnes, d’autres suivront, notamment sur les
trois colonnes Force, Sagesse, Beauté, il pose la question de la place
véritable des colonnes et des conséquences de leur inversion dans certains rites.
Il semble que l’origine de l’inversion des colonnes se trouve dans l’usage fait
initialement des noms Boaz et Jachin qui auraient pu être donnés
ensemble au grade d’apprenti avant de qualifier différemment les deux premiers
grades.
L’analyse
de René Désaguliers vide de leur sens les querelles ésotériques sur la
signification de l’emplacement des colonnes. Il invite à la prudence et au
bannissement des jugements hâtifs :
« Tout
d’abord, et c’est un point nullement négligeable mais dont nous ne tirerons
aucune conclusion pour l’instant, l’élaboration du système occultiste construit
autour des deux colonnes est très récente et son introduction dans la
franc-maçonnerie paraît due avant tout à l’influence d’Oswald Wirth. Ce
dernier, il est vrai, avait recueilli la tradition des auteurs occultistes
français du XIXème siècle, et entre autres de J.M. Ragon. (…)
Il
faut surtout observer que toute construction occultiste sur les deux colonnes
aurait absolument exigé au préalable la mise au point définitive, celle que nous
venons de tenter, du problème de la position des colonnes. Car, et c’est
regrettable à beaucoup d’égards, la confusion qui règne sur ce sujet a
gravement contaminé le système alchimique fondé sur les colonnes, dont il n’est
pas exagéré de dire que désormais peu d’esprits s’y retrouvent. »
Enfin,
René Désaguliers revient sur le sens des mots Boaz et Jachin et dénonce
la tentation de la « laïcisation » du sens, rappelant « l’origine
religieuse du symbolisme maçonnique ».
La
clarification nécessaire qu’apporte ce travail permet de repenser le Temple et
son opérativité sur des bases saines.
Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin,
75005 Paris, France.