Stanislas
de Guaita, précurseur de l’occultisme sous la direction de Steeve Fayadas.
Editions Cosmogone 6, rue Salomon Reinach, 69007 Lyon.
Le
14 octobre 2017 à Paris, Steeve Fayadas organisait un colloque consacré à la
personnalité et l’œuvre de Stanislas de Guaita à l’occasion des 120 ans de la
disparition de ce Compagnon de la Hiérophanie que certains considéraient comme
le plus brillant du groupe. Stanislas de Guaita (1861-1897), poète et
ésotériste de talent, fut l’un des principaux animateurs de la scène occultiste
de la fin du XIXème siècle. Son influence perdure.
Les
intervenants, universitaires et spécialistes, se sont succédé sur des sujets
divers dans une perspective historico-critique : Gilles Bucherie, Serge
Caillet, Steeve Fayadas, Daniel Guéguen, Jean-Pierre Laurant, Alain Marchiset,
Rémi Boyer. Les Actes de ce colloque
très réussi sont désormais disponibles dans une belle présentation avec
illustrations et documents inédits.
« Le
premier texte de Steeve Fayadas présente cet acteur majeur de l'occultisme à la
Belle Époque, au centre des compagnons de la hiérophanie au travers de
documents inédits. Jean-Pierre Laurant, pour sa part, retrace le contexte
historique indispensable à la compréhension des événements qui se déroulèrent
dans cette fin du XIXe siècle. À sa suite, Gilles Bucherie établit le parallèle
entre Stanislas de Guaita et F. Ch. Barlet dans une perspective commune de
renouvellement de l'Occultisme. Daniel Guéguen analyse pour nous, sous un jour
nouveau, la rupture entre Joséphin Péladan et Stanislas de Guaita, rupture
amicale mais également esthétique. Le mage d'Alteville a constitué une des plus
importantes bibliothèques d'ouvrages ésotériques que connut l'Europe en ce XIXe
siècle. Le catalogue dressé par Oswald Wirth contenait 2227 ouvrages et
manuscrits. En spécialiste et historien du livre, Alain Marchiset nous révèle
Guaita en véritable érudit, bibliophile de l'occulte. Serge Caillet présente un
historique détaillé de l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, véritable
Collège de France de l'ésotérisme, de Stanislas de Guaita à Robert Ambelain.
Enfin, Rémi Boyer à sa suite, communique sur la restauration de l'OKRC de 1997.
À travers de nombreux documents et témoignages inédits, ces contributions
révèlent des aspects ignorés de ce précurseur de l'occultisme moderne. »
Serge
Caillet rappelle quel fut le projet de Stanislas de Guaita avec l’Ordre
Kabbalistique de la Rose-Croix :
« Au
cœur de l’Ordre martiniste qui l’occulte aux yeux des profanes, l’Ordre
kabbalistique de la Rose-Croix (OKRC), qui en constitue alors le noyau, brille
de la Belle Epoque, comme un phare de l’illuminisme restauré. Or, si l’on
connaît bien l’épisode de « la guerre des deux roses », selon
l’expression popularisée par Georges Vitoux dans Les coulisses de l’au-delà, ou
encore celui de l’affaire Boullan, qui n’en sont que des manifestations
périphériques provoquées par les accidents de l’histoire, paradoxalement, la
nature même et l’histoire de l’OKRC restent assez méconnues.
Au
vrai, cette résurgence concrétise, sans la forme assez typique de la grande
restauration française de l’occultisme de la fin du XIXème siècle, les
réalisations et les espoirs des rose-croix des temps modernes, sous la forme
d’un ordre initiatique, discret et fraternel. Mais celui-ci n’hésitera pas, au
besoin, de sortir de sa réserve pour s’engager dans la défense des hautes
sciences, en même temps que des langues sacrées, l’hébreu au premier chef. »
Cet
ensemble de textes permet de mieux cerner à la fois le projet de Stanislas de
Guaita, son articulation avec d’autres instances du mouvement occultiste et,
plus généralement, la richesse du mouvement occultiste de l’époque.