vendredi 18 octobre 2019

Stanislas de Guaita, précurseur de l'occultisme


Stanislas de Guaita, précurseur de l’occultisme sous la direction de Steeve Fayadas. Editions Cosmogone 6, rue Salomon Reinach, 69007 Lyon.

Le 14 octobre 2017 à Paris, Steeve Fayadas organisait un colloque consacré à la personnalité et l’œuvre de Stanislas de Guaita à l’occasion des 120 ans de la disparition de ce Compagnon de la Hiérophanie que certains considéraient comme le plus brillant du groupe. Stanislas de Guaita (1861-1897), poète et ésotériste de talent, fut l’un des principaux animateurs de la scène occultiste de la fin du XIXème siècle. Son influence perdure.



Les intervenants, universitaires et spécialistes, se sont succédé sur des sujets divers dans une perspective historico-critique : Gilles Bucherie, Serge Caillet, Steeve Fayadas, Daniel Guéguen, Jean-Pierre Laurant, Alain Marchiset, Rémi Boyer. Les Actes  de ce colloque très réussi sont désormais disponibles dans une belle présentation avec illustrations et documents inédits.

« Le premier texte de Steeve Fayadas présente cet acteur majeur de l'occultisme à la Belle Époque, au centre des compagnons de la hiérophanie au travers de documents inédits. Jean-Pierre Laurant, pour sa part, retrace le contexte historique indispensable à la compréhension des événements qui se déroulèrent dans cette fin du XIXe siècle. À sa suite, Gilles Bucherie établit le parallèle entre Stanislas de Guaita et F. Ch. Barlet dans une perspective commune de renouvellement de l'Occultisme. Daniel Guéguen analyse pour nous, sous un jour nouveau, la rupture entre Joséphin Péladan et Stanislas de Guaita, rupture amicale mais également esthétique. Le mage d'Alteville a constitué une des plus importantes bibliothèques d'ouvrages ésotériques que connut l'Europe en ce XIXe siècle. Le catalogue dressé par Oswald Wirth contenait 2227 ouvrages et manuscrits. En spécialiste et historien du livre, Alain Marchiset nous révèle Guaita en véritable érudit, bibliophile de l'occulte. Serge Caillet présente un historique détaillé de l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix, véritable Collège de France de l'ésotérisme, de Stanislas de Guaita à Robert Ambelain. Enfin, Rémi Boyer à sa suite, communique sur la restauration de l'OKRC de 1997. À travers de nombreux documents et témoignages inédits, ces contributions révèlent des aspects ignorés de ce précurseur de l'occultisme moderne. »

Serge Caillet rappelle quel fut le projet de Stanislas de Guaita avec l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix :
« Au cœur de l’Ordre martiniste qui l’occulte aux yeux des profanes, l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix (OKRC), qui en constitue alors le noyau, brille de la Belle Epoque, comme un phare de l’illuminisme restauré. Or, si l’on connaît bien l’épisode de « la guerre des deux roses », selon l’expression popularisée par Georges Vitoux dans Les coulisses de l’au-delà, ou encore celui de l’affaire Boullan, qui n’en sont que des manifestations périphériques provoquées par les accidents de l’histoire, paradoxalement, la nature même et l’histoire de l’OKRC restent assez méconnues.
Au vrai, cette résurgence concrétise, sans la forme assez typique de la grande restauration française de l’occultisme de la fin du XIXème siècle, les réalisations et les espoirs des rose-croix des temps modernes, sous la forme d’un ordre initiatique, discret et fraternel. Mais celui-ci n’hésitera pas, au besoin, de sortir de sa réserve pour s’engager dans la défense des hautes sciences, en même temps que des langues sacrées, l’hébreu au premier chef. »

Cet ensemble de textes permet de mieux cerner à la fois le projet de Stanislas de Guaita, son articulation avec d’autres instances du mouvement occultiste et, plus généralement, la richesse du mouvement occultiste de l’époque.